
Demain les portes de nos maisons s’ouvriront à nouveau et les villes s’éveilleront .
Pas si facile de reprendre l’histoire là où on l’avait laissée, pas facile de prendre son envol et quitter la cage.
La liberté que l’on découvre au pied du sapin est un peu différente de celle que l’on avait commandé.
Et une fois les rubans de l’impatience dénoués, celle-ci se révèle être moins savoureuse, moins éclatante, moins réelle qu’escompté.
Et pourtant, avant, aller et venir, faisait partie de nos fonctions quasi- végétatives, de nos réflexes, aussi évidents que de respirer.
La liberté fleurissait comme le coquelicot en mai, dans tous les champs, sur les bords d’autoroute, dans les jardins, et nous n’avions qu’à nous baisser pour la cueillir.
Mais ça c’était avant.
Lorsque nos vies rimaient avec performance, profit, rapidité, lorsque nous n’avions pas le temps de prendre le temps.
Le temps de parler à ceux que l’on aime, le temps de les écouter.
Le temps d’admirer la nature et de s’en émerveiller.
Le temps d’accueillir nos émotions, de les comprendre, de les dépolluer avant de les autoriser à colorer notre ciel intérieur.
Aujourd’hui, après des semaines à observer la vie par le trou de la serrure, des semaines de retour à soi, nos priorités ont changé.
L’heure n’est plus à noircir les pages d’un agenda, ni à empiler les heures comme une tour de lego.
Non.
Cet arrêt, cette mise sur pause nous a fait prendre conscience.
Conscience de la richesse de chaque instant, de chaque matin.
Elle nous a appris à en ressentir la vibration au plus profond de nous, preuve que, même à l’arrêt, surtout à l’arrêt, nous continuons d’avancer.
Aujourd’hui nous savons que forcément des phases de manque succéderont à des phases d’abondance, que la lune ne sera pas toujours pleine, et le soleil parfois voilé…
C’est ce que les boudhistes appellent « anitya » l’impermanence de la vie, des choses, des être qui nous entourent.
Parvenir à jouir de l’abondance de manière à capitaliser sur les périodes de famine.
Transformer les cigales que nous étions en fourmis laborieuses.
Travailler à empiler les bonheurs, les rayons de soleil, les sourires, pour les jours sombres, les jours froids, les jours tristes.
Faire de l’instant présent notre seul espace de jeu, notre infini, notre mantra.
Laisser chaque soir nos paupières se fermer sur une plénitude d’actions qui nous rendent fiers, heureux.
De la noirceur émerge toujours un rayon de couleur, une pépite.
Aujourd’hui, alors que notre liberté se dessine en pointillés, ce ne sont pas les sommets de l’Everest qui nous appellent.
Non.
Ce sont de petits bonheurs tout simples, serrer dans nos bras ceux que l’on aime, les embrasser, se retrouver, circuler librement, pouvoir se ravitailler sans peur, déchirer nos masques et respirer à plein poumons l’air du large, les pieds nus et le coeur léger.
De notre notre univers d’hier, il ne nous reste presque plus rien, mais c’est ce rien qui fait notre tout, notre complétude.
Un Adn de vie qui nous permettra de conserver allumée la flamme.
« Abandonne tout, abandonne tout ce que tu connais, abandonne, abandonne, abandonne. Et n’aie pas peur de rester sans rien, car, à la fin, c’est ce rien qui te soutient. (Christophe André)
Ce rien, cette petite étincelle fera repartir le feu de paille, à nouveau.
Comme il fera aussi tourner les moulins à vent.
La vie reprendra son cours.
Mais plus rien ne sera jamais pareil.
Et parce que le bien-être psychologique passe aussi par un bien-être physique, voici une petite recette ludique et pétillante, à base de légumes, qui vous fera oublier la grisaille et mettra vos papilles en émoi…

Ce qu’il me faut :
- 400 g de courge potimarron (ou patate douce)
- 2 cs d’huile de noix
- 400 g de poix chiches cuits
- 1 bouquet de coriandre
- 30 g de graines de sésame
- sel
C’est parti :

- préchauffez le four à 200°
- cuire le potimarron à la vapeur douce après l’avoir débité en cubes
- dans un mixer placer la courge, les pois chiches préalablement cuits et égouttés, le bouquet de coriandre, l’huile de noix et mixez pour obtenir une pâte sèche
- formez des boules en prélevant la valeur de 2 cs à peu prés, aplatissez-les
- roulez-les dans les graines de sésame versées sur une coupelle
- déposez-les sur un plat allant au four préalablement revêtu d’une feuille de papier sulfurisé
- laissez cuire environ 20 minutes
Vous pouvez les accompagner d’une jolie salade de bulbes de fenouil, agrémentée de noix fraiches, et de la délicieuse huile de noix Bocerno, ma préférée.

Super texte et ,je pense, très bonne recette que j ai hate d essayer…….Bravo……
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