Velouté pâtisson, crème d’amande et gingembre…

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Les premiers frimas sont là.

L’automne se consume peu à peu, comme la bûche que l’on dépose dans l’âtre, en espérant qu’elle nous tiendra chaud encore quelques heures.

L’été indien que l’on pensait apprivoiser s’en est allé.

Parti adoucir d’autres latitudes, il cède désormais sa place à un hiver taiseux et impatient.

L’hiver est une saison qui mobilise beaucoup d’énergie. L’organisme doit affronter le froid, les jours raccourcis, le manque de lumière, la pluie, les épidémies….

Rechercher le repli,  le calme, le retour à soi, après de si belles envolées estivales est nécessaire.

Cloner la nature dans ce qu’elle a de plus vrai, plonger à nouveau ses racines dans la terre nourricière pour résister aux vents froids et se régénérer.

Déposer ses bagages, pour goûter à l’état de sérénité qu’offre le repos, le lâcher prise.

Ralentir le rythme et faire vibrer à nouveau les routines que la belle saison avait mises en sommeil, celles qui font qu’en dépit de tout, l’hiver nous inspire…

Se glisser à nouveau dans un pull confortable et douillet, sentir le contact apaisant et moelleux d’une écharpe, d’un bonnet.

Frissonner avec délice.

Se rassembler à l’intérieur ; à l’intérieur de soi aussi…

Faire un feu et observer avec enchantement la magie opérer, des craquements du bois jusqu’aux premières étincelles, les contours de la flamme qui danse, hésite, au rythme d’un soupir imperceptible et léger.

Le feu respire de notre souffle coupé.

Il nous émeut, nous captive, nous hypnotise.

Il sublime l’ordinaire.

Confectionner ainsi de petites scènes d’hiver, comme nous avions su honorer l’été, et aimer éperdument ce retour à la maison, en toute sérénité, à l’abri du reste du monde.

Finalement, l’hiver se révèle être une saison bien plus hédoniste qu’on ne le croit puisque tout pousse à la volupté, aux plaisirs simples, comme regarder tomber la pluie, se glisser dans un bain chaud, ou poser amoureusement ses mains autour d’un bol de soupe fumante pour se réchauffer…

Les potages crémeux font écho à ce besoin de réconfort, de douceur.

Ils nous ancrent dans nos sensations en toute conscience, mobilisent tout notre être à éprouver un plaisir simple et délicieux.

Véritables armes de destruction massive contre les radicaux libres, les soupes permettent aussi grâce à leur richesse en légumes d’apporter les nutriments et les antioxydants nécessaires à notre bien-être tout en nous hydratant.

Anti-fatigue, anti-grise mine, anti-rhume, anti-déprime, coupe-faim, détox, les soupes, selon la version choisie, ont chacune mille et un messages à nous transmettre.

Délicieuses petites pépites réconfortantes, à nous de savoir les exploiter au mieux pour en retirer tous les bienfaits.

Chaque légume permet d’atteindre des sommets de plaisir, et le pâtisson, variété quelque peu oubliée n’échappe pas à la règle.

Il propose généreusement sa pulpe ferme, d’un blanc laiteux, légèrement sucrée, dont la saveur évoque celle de l’artichaut, à la réalisation d’un velouté tendre et suave, à consommer sans modération comme antidote à l’hiver.

Très riche en eau et particulièrement digeste, ce ne sont pas ses 16 kcal/100 g qui vont nous faire rougir.

Contenant beaucoup de minéraux, en particulier du potassium qui assure le bon développement des cellules nerveuses et musculaires, il n’est pas en reste côté vitamines et notamment celles du groupe C et B9.

Pour conserver tous les bénéfices des soupes et autres veloutés, il est important de respecter quelques règles simples :

  • ne pas faire tremper trop longtemps les légumes pour éviter la « fuite » des nutriments dans l’eau de trempage.
  • limiter le temps de cuisson pour empêcher la dénaturation des nutriments.
  • favoriser une cuisson à la vapeur douce (95°) pour conserver intactes toutes les vitamines.
  • ne pas découper les légumes à l’avance pour lutter contre l’oxydation de la vitamine C.

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Ce qu’il me faut :

  • un joli pâtisson
  • 2 cs de purée d’amande
  • 80 cl environ de bouillon de légumes
  • 1 cm de gingembre frais
  • une poignée d’amandes pelées
  • quelques feuilles de cerfeuil
  • 1 cs de kasha (sarrasin torréfié)

C’est parti !

  • La veille au soir, je fais tremper dans un bol d’eau filtrée les amandes, non pelées, non grillées et non salées, pour faciliter leur épluchage, certes, mais pas que.

En effet, l’acide phytique et les tanins de la peau rendent les amandes plus difficiles à digérer, et inhibent l’absorption des nutriments. Le trempage et l’élimination de la peau suppriment ces inconvénients et optimisent l’assimilation des minéraux présents dans les aliments consommés tout en prenant soin des estomacs sensibles.

En plus d’être riches en calcium, magnésium et fibres, les amandes présentent une teneur en protéine élevée ainsi que de bonnes graisses, les fameux oméga 3.

  • Je fais ensuite cuire à la vapeur douce une dizaine de minutes le pâtisson afin de l’attendrir, cela facilitera le découpage.

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  • Puis, délicatement, je l’incise sur le dessus et après avoir ôté toutes les graines, je creuse avec une cuillère à soupe pour en récupérer la chair.
  • Je la mets ensuite dans un mixer, avec le bouillon de légumes chaud, le gingembre, l’estragon, et la purée d’amande, et je mixe jusqu’à l’obtention d’un velouté so creamy 😉

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Il ne me reste plus qu’à le verser dans sa belle embarcation d’origine, ou directement dans un mug pour le déguster, bien chaud, parsemé de cerfeuil, d’amandes pelées, et de graines de sarrasin torréfiées pour le côté crunchy .

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Prêtes pour l’hiver 😉