
L’été coule doucement.
Au potager, c’est la saison des cueillettes, mais les chaleurs étouffantes de ces dernière semaines, cumulées aux matins trop frais, ont eu raison des salades.
Quant aux quelques tomates qui avaient décidé de tenter malgré tout l’aventure, elles ont fait le bonheur des pies avant même d’arriver à maturité.
Seules de timides courgettes exhibent maintenant leurs jolies robes prairie, et un poivron, unique mâle à la ronde, déploie désespérément ses charmes sous ses habits couleur passion.
Le bilan n’est guerre encourageant, mais le défi était de taille compte tenu de l’aléa climatique.
Cette année il faudra se contenter d’un panier à moitié plein, se réjouir malgré tout d’avoir pu sauver quelques légumes et tenter de trouver l’inspiration coûte que coûte pour passer joyeusement du jardin à l’assiette.
Faire avec les cartes qui nous ont été distribuées au potager, comme dans la vie.
A attendre que les étoiles soient parfaitement alignées pour agir, on risque l’immobilité, l’inaction, le repli.
Vouloir en permanence la perfection, est un stratagème pour se prouver sa propre valeur dont, soyons honnêtes, on n’est pas très sûrs.
On place alors volontairement la barre trop haut, de sorte que, fatalement, on ne puisse l’atteindre, et continue ainsi à alimenter de stériles croyances.
Le danger c’est qu’à force de reproduire ce schéma, notre image finisse peu à peu par s’altérer …
Cette course à la perfection empêche d’agir, et peut même directement fabriquer de la procrastination car plutôt que de se confronter à un possible échec, on préfère, même sans vraiment s’en rendre compte, ne pas essayer du tout et rebrousser chemin.
Et l’on remet ainsi ses actions à demain.
Demain, lorsque l’herbe sera plus verte, le panier plus plein, lorsque je serai cet autre, plus beau, plus mince, plus érudit, plus riche, bref, on s’invente tout un mala de fausses excuses pour ne pas sauter à pieds joints dans la vie, de peur de mouiller des escarpins, dans lesquels, avouons-le on n’est plus très à l’aise…
L’instant présent, au lieu d’être vécu pleinement, est relégué à un hypothétique futur, qui probablement ne sera jamais atteint, alors qu’à nos pieds coule une rivière, fraîche et cristalline qui ne demande qu’à être empruntée, traversée, explorée…
Nous sommes vivants et c’est bien là tout l’essentiel, le reste n’est que pur scénario monté de toutes pièces par un mental peu sûr de lui.
Mais pour l’heure, l’été n’est pas fini, et nous avons toutes les chances de croire que les choses peuvent changer.
En attendant, on parie qu’avec juste une belle courgette et un fier poivron on peut réaliser une petite recette green, vite préparée, savoureuse et équilibrée qui remplacera habilement un triste sandwich dans notre panier de plage ?

Ce qu’il me faut pour 6 galettes :
- 1 courgette
- 1 poivron
- 100 g de quinoa noir
- 100 g de lentilles corail
- 1 cc de graines de fenouil en poudre
- 2 oeufs de poules ou de chia
- 1 cm de gingembre râpé
- sel, poivre
- 2 cs de graines de courge
- 1 cs d’huile d’olive
- 1 cs de farine (de maïs en ce qui me concerne)
- 1/2 bouquet de menthe fraîche (ou coriandre)
C’est parti !

- je commence par rincer abondamment les lentilles corail et les fais cuire dans un peu d’eau salée
- j’en fais autant avec le quinoa

- j’émince ensuite la courgette et le poivron préalablement pelés et lavés.
- puis je rassemble tous les ingrédients (lentilles, quinoa, menthe, gingembre, farine, graine de fenouil, huile d’olive, sel, poivre et les oeufs) dans un mixer juste pour hacher grossièrement.


Dégustez chaud ou froid accompagnées d’une salade ou d’un velouté frais 😉

On fond littéralement pour cette petite galette, riche en protéines végétales, issues de l’association quinoa (pseudo-céréales) et lentilles (légumineuses), joyeuse et colorée, que l’on peut emporter aussi bien dans sa lunch box au bureau que dans son panier de plage.